DOSSIER MOBILIER

AVANT PROPOS 
D. ALCOUFFE, conservateur, département des objets d’art, musée du Louvre

Quand je suis arrivé au Louvre il y a une trentaine d'années nous bénéficiions déjà d'un atelier de restauration de meubles mais il était installé au sein de l'atelier d'ébénisterie destiné à la  fabrication et à la  maintenance. Aussi réquisitionnait-on sans scrupules les restaurateurs afin qu'ils participassent aux travaux de fabrication en cas d'urgence, pour les expositions par exemple.
Il fallut attendre 1978 et la nomination de M. Edmond Tanner à la tête des ateliers de restauration d'objets d'art des musées nationaux pour que l'atelier de restauration de meubles se consacrât exclusivement à la restauration.
Fabrication et restauration étaient donc facilement confondues. Mais déjà s'était imposée dans nos ateliers, en ce qui concerne la restauration de meubles, la règle édictée par mon prédécesseur Pierre Verlet par respect pour le meuble et son histoire : "en faire le moins possible". Cette règle était loin d'être courante à l'époque, où les restaurateurs s'enorgueillissaient de leur habileté et revendiquaient avec fierté papillons et entures. J'ai moi-même autrefois préconisé des mesures comme les fausses feuillures maintenant proscrites.
On peut dire qu'en matière de mobilier la restauration a maintenant rattrapé l'avance prise par d'autres disciplines . Prochaine étape : convaincre que les meubles qui se trouvent en mains privées méritent les mêmes égards que ceux des collections publiques et que la restauration des premiers, bien que les impératifs paraissent différents, doit se rapprocher de celle des seconds. Mais beaucoup de grands antiquaires sont de cet avis.
Nous avons estimé qu'il était utile de faire le point sur l'état actuel de la réflexion dans le domaine de la restauration du mobilier*, en demandant à des restaurateurs de nous faire part de diverses expériences, sans prétendre préconiser de solutions, et à des scientifiques de commenter la contribution qu'ils fournissent.**


*A l'exclusion de la restauration des sièges qui mérite un traitement spécial.

**Je remercie de leur aide Mlle Marie-Cécile Bardoz, Mme Anne Gautier et Mme Fabienne Néguiral.

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SOMMAIRE N0 7
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